
Les statues
Pudeur
Les statues
Pudeur
Avec le Christ voilé et la Désillusion, la Pudeur forme le triptyque d’excellence artistique de la Chapelle Sansevero, canonisé par voyageurs, guides et historiens de l’art dès le XVIIIe siècle. Raimondo di Sangro dédia le monument à la mémoire de son “incomparable mère” Cecilia Gaetani de l’Aquila d’Aragona, morte le 26 décembre 1710, alors que Raimondo n’avait pas encore un an.
Le groupe sculptural
La Pudeur a été réalisée en 1752 par le vénitien Antonio Corradini, sculpteur de renommée européenne déjà au service de l’empereur Charles VI à Vienne, appelé par le prince de Sansevero comme co-créateur et réalisateur du projet iconographique de sa chapelle (mais Corradini, comme le rappelle une plaque apposée par di Sangro perpendiculairement à la colonne de la Pudeur, mourut cette même année 1752 “dum reliqua huius temples ornement meditabatur”).
L’artiste, qui avait sculpté d’autres figures voilées, atteint ici un très haut niveau de perfection en modelant le voile posé sur le corps de la femme avec élégance et naturel, comme si la vapeur exhalée par le brûleur d’encens contribuait à humidifier le voile impalpable le rendant extraordinairement adhérent à la peau, ceint d’une guirlande de roses.
Le regard perdu dans le temps, l’arbre de vie, la pierre tombale brisée sont les symboles d’une existence tronquée trop tôt et expriment ici la douleur du fils Raimondo, qui voulut ainsi transmettre les traits et les vertus de sa jeune mère.
Le thème vie/mort fait également explicitement référence au bas-relief sur le socle, avec l’épisode évangélique du Noli me tangere, dans lequel le Christ apparaît à Madeleine vêtu comme un jardinier.
La signification de l’œuvre
L’intention de commémorer Cecilia Gaetani ne suffit pas à expliquer la signification de cette statue. La femme couverte par le voile peut être interprétée comme une allégorie de la Sagesse, et la référence à Isis voilée, déesse favorite de la science initiatique, semble très claire (sans compter qu’une longue tradition, malheureusement invérifiable, soutient que la Pudeur est placée à l’endroit où se trouvait autrefois la statue d’Isis dans la Neapolis grecque).
Les historiens de l’art Joseph Rickwert et Rosanna Cioffi ont en outre montré que la Vérité voilée gravée au centre du frontispice de la célèbre Encyclopédie du XVIIIe siècle rappelle de très près la Pudeur de Corradini, sculpteur dont l’affiliation maçonnique est d’ailleurs établie. Le chêne qui jaillit de la pierre nue est enfin considéré par certains comme une allusion à l’arbor philosophica.
Galerie
Carte
- Maître-autel
- Monument à Alessandro di Sangro
- Pudeur
- Statue de Sainte Rosalia
- Douceur de l’obéissance conjugale
- Portrait de Vincenzo di Sangro
- Zèle de la Religion
- Monument à Giovan Francesco
di Sangro, premier prince - Libéralité
- Monument à Paolo di Sangro,
quatrième prince - Décorum
- Monument à Giovan Francesco
di Sangro, troisième prince - Monument à Cecco di Sangro
- Monument à Giovan Francesco
di Sangro, cinquième prince - Christ Voilé
- Gloire du Paradis
- Désillusion
- Statue de Saint Oderisio
- Sincérité
- Tombeau de Raimondo di Sangro
- Labyrinthe
- Maîtrise de soi
- Monument à Paolo di Sangro,
sixième prince - Éducation
- Machines anatomiques
- Vierge à l’Enfant
- Portrait de Raimondo di Sangro
- Monument à Paolo di Sangro,
deuxième prince - Amour divin