De la période du XVIIe siècle de la Chapelle Sansevero, seules les dimensions périmétriques et l’architecture générale du bâtiment ainsi que la décoration polychrome de l’abside sont restées pratiquement intactes. On peut encore voir, quatre grandes tombes dans les chapelles latérales, alors que d’autres dont on a connu l’existence, ont été retirées. La disposition actuelle de la Chapelle et la quasi-totalité des œuvres qui s’y trouvent sont en effet le fruit de la volonté de Raimondo di Sangro, septième prince di Sansevero qui, à partir des années 40 du dix-huitième Siècle, réorganisa la Chapelle selon des critères complètement nouveaux et personnels.
Bien que de nombreux détails de l’aspect du temple au XVIIe siècle nous échappent, il est certain que celui-ci devait déjà être l’écrin d’un trésor artistique. L’une des nombreuses preuves à cet effet est le Guide de Naples de Pompeo Sarnelli (1685), qui définit la chapelle des di Sangro “grandement embellie avec des œuvres de marbres délicats, autour desquelles se trouvent les statues de nombreux dignitaires de cette famille accompagnées de leurs éloges funèbres”. Ce qui subsiste des œuvres du XVIIe siècle confirme substantiellement cette impression, même si la magnificence des travaux du XVIIIe siècle éclipse les œuvres antérieures au mécénat de Raimondo di Sangro.
Dès les origines, donc, la Chapelle est entourée d’une aura de légende : le récit d’Engenio Caracciolo est certainement tissé de détails imaginaires, mais il n’en reste pas moins fascinant. Le rôle joué par Alessandro di Sangro dans les vicissitudes de la construction de la Chapelle Sansevero est par ailleurs confirmé – non seulement par plusieurs témoignages d’archives – mais aussi par l’inscription sur la porte principale du complexe monumental, où l’on peut lire: «Alessandro di Sangro, patriarche d’Alexandrie, a construit ce temple, dédié à la Sainte Vierge, comme tombeau pour lui-même et pour sa famille en l’an 1613 ».